La France aguicheuse.
23 mars 2024Derniers tours de roues sur le sol français.
8 avril 2024Chaque tour de pédalier concourt activement à ma cueillette de multiples instantanés, fondations d’un voyage itinérant.
Les profils accidentés de l’Aveyron et de l’Hérault m’offrirent une abondante mosaïque de bivouacs paisibles. Les longues montées de Héraultaises à l’agréable pourcentage, me poussent à la rêverie et l’observation. A l’approche du littoral, j’enchaîne les lieux enchanteurs à cette saison : Bages, Peyriac de Mer, Sigean, où m’étant perdu sur des sentiers non balisés, je me trouve face à deux girafes, juste séparées de moi par un haut grillage, délimitant la réserve africaine de Sigean.
Ma tente m’offre la nuit suivante, une vue imprenable sur les salines de Saint Martin à Gruissan. Le vent se lève dans la soirée, tel un avertissement, me rappelant que tout ne sera pas toujours aussi idyllique. J’ai bien intuité en plantant ma tente proche d’un buisson protecteur face à l’intensité d’Eole qui durant la nuit ne va cesser de s’obstiner dans sa démonstration de force.
De passage à St Pierre la Mer, je ne peux résister à l’annonce alléchante d’une gargote et me laisse donc tenter par six huîtres accompagnées d’un petit verre de vin blanc.
Ces jours-ci, voyant les girafes, mon esprit fit aussitôt un bond en Afrique du Sud, où sur une piste trois girafes m’avaient effleuré gracieusement. A l’étang de Sigean, comme à celui de Gruissan, j’ai pu apercevoir quelques flamants roses qui me plongèrent cette fois dans des souvenirs plus récents d’Amérique du Sud. J’ai de ce fait, l’étrange sentiment de vivre un voyage dans l’espace mais également dans le temps, comme une œillade envers des pays lointains déjà traversés.