A la vitesse des gastéropodes.
29 avril 2024La Dolce Vita slovène.
17 mai 2024Sitôt la frontière slovène franchie au niveau de Nova Goriça, je m’oriente vers Ajdoviscina où je retrouve Pétra et Patrick, un couple slovène connu en 2010 dans la ville de Valparaiso au Chili. Depuis, Valérina, Svitan et Adélija sont venus compléter cette adorable famille.
Le soir du 30 avril, des feux plus ou moins imposants sont allumés dans les villages slovènes ; on se croirait à la St Jean. Des groupes musicaux se chargent de l’ambiance. Au matin du 1er mai, comme le veut la tradition, le réveil se fait en fanfare. Debout à 6h du matin, nous allons chez un voisin où une clique joue quelques morceaux. A cette occasion, un petit-déjeuner est offert aux gens du quartier. Un succulent gâteau aux noix parsemé de pépites de chocolat et de quelques raisins secs à ma préférence. Au moment de partir, on m’offre gentiment plusieurs morceaux de cette merveille pour la route.
C’est donc sur cette note que je quitte mes sympathiques hôtes, en espérant les revoir dans le futur.
Je retourne ensuite sur mes pas jusqu’à Nova Gorica afin de remonter le cours de la rivière Soča. Son vert émeraude illumine le paysage et complète une palette aux différentes variantes de vert. Je suis émerveillé par la splendeur de ce cours d’eau.
J’aime l’atmosphère paisible régnant dans le pays, très loin de l’agressivité d’une société où consommer devient incontournable et parfois même associé à un loisir à part entière.
Soudain, le temps se couvre et devient menaçant. J’aperçois une maison inhabitée à l’arrière de laquelle se trouve un abri qui sera mon refuge du soir.
Non loin de là, je distingue un pêcheur aux prises avec une énorme truite qu’il remettra ensuite à l’eau. J’en ai aperçu de magnifiques spécimens dans cette rivière Soča.
La terre semble saine et pleine de vie. Les témoins de cette bonne santé des sols sont en goguette sur la route. Ainsi, escargots et limaces, toutes cornes au vent, s’élancent pour une traversée du ruban bitumé qui leur est souvent fatale. Quelques dizaines de batraciens et des milliers de vers de terre complètent le défilé. Témoignage vivant d’un sol qui ne doit certainement pas être bourré d’agrotoxiques.
Les premiers jours en terre slovène me mènent dans des zones fortement boisées. Le vert s’impose dans le décor et la pluie contribue à l’éclat de cette couleur.
Je me passerais néanmoins très bien de cette abondance liquide. Je progresse sous un déluge et comble de malchance, c’est au plus fort de l’averse que je subis ma première crevaison de l’année. Et dire qu’au milieu du désert j’en arrive parfois à regretter la pluie.
On me conseille d’emprunter la route qui passe par Tarvisio en Italie afin de retrouver ensuite le sol Slovène et atteindre le splendide village touristique de Bled. A mon arrivée se tient un festival d’accordéon très prisé dans la région. L’occasion de me plonger dans cette accueillante atmosphère festive.
Depuis quelques temps je ne parviens pas à résoudre un problème avec ma roue arrière. Il y a quelques semaines une voiture me dépassant s’est rabattue d’urgence en me serrant sur le côté. De ce fait, je n’ai pas pu éviter un grand trou qui a légèrement voilé la jante arrière. Un peu avant Bled j’ai une nouvelle crevaison et en réparant je constate que cette jante est fendue à l’intérieur. Mieux vaut la changer avant d’aller plus loin. Malheureusement, j’ai beau chercher, je ne trouve pas de modèle convenant à mon vélo et surtout au poids de mon attirail. Du coup je reprends contact avec François (Cycles itinérances), qui m’a déjà dépanné par le passé. Très réactif, il monte immédiatement cette nouvelle roue et me l’expédie le soir même.
Il ne me reste donc à présent qu’à attendre la livraison afin de poursuivre ma route vers l’Est.