La Dolce Vita slovène.
17 mai 2024
Plombé par l’histoire.
31 mai 2024
La Dolce Vita slovène.
17 mai 2024
Plombé par l’histoire.
31 mai 2024

En quittant Ljubljana, je m’éloigne sans tarder d’une agitation mesurée pour batifoler au cœur de décors champêtres revitalisants. Un soleil timoré et hésitant m’accompagne néanmoins. Malheureusement, l’opiniâtreté de nuages obscurs va triompher au cours des jours suivants.

La rivière Sava charrie vigoureusement l’eau des récentes pluies. Je passe un moment avec un pêcheur qui savoure le calme du milieu naturel, plus que le maigre résultat de sa prise. Il pêche la carpe, utilisant du maïs dont il s’est servi ces derniers jours pour amorcer le poste.

En arrivant à Celje, plusieurs groupes folkloriques exécutent des danses traditionnelles dans diverses lieux de la ville au son de musiques enlevées. Le temps d’un café et de quelques clichés, je me retrouve ensuite dans une campagne verdoyante. J’y aperçois des gens qui entretiennent soigneusement leur potager. Les prairies aux foins fraichement coupés exhalent une douce senteur.

Après un passage dans la ville de Varazdin, je longe le lac du même nom pour atteindre ensuite celui de Dubrava. Sur son bord se trouve une splendide aire de pique-nique, parsemée d’abris à destination de pêcheurs ou familles désirant passer la journée en plein air. De la pluie étant annoncée pour la fin d’après-midi, je me laisse séduire par l’endroit où j’installe ma tente à proximité d’un de ces abris. Le ciel sur la rive opposée du lac s’est brusquement obscurci.  Alors que je réalise quelques photos, un vent violent se lève soudainement emportant les ustensiles de cuisine que je venais d’apposer sur une table. Je comprends instantanément qu’il ne s’agit pas d’une simple bourrasque. Je récupère tant bien que mal les objets et me réfugie dans les sanitaires voisins. La tempête ne cesse de s’intensifier. L’orage gronde, le vent hurle, la nature semble gémir de douleur dans une obscurité soudaine que viennent illuminer de nombreux et impressionnants éclairs. La tourmente fait rage, le vacarme est assourdissant. Même dans les sanitaires je ne me sens pas très rassuré. J’entrouvre brièvement la porte afin de voir si ma tente tient le coup. Je la distingue fouettée par les trombes d’eau qui s’abattent à présent sur la zone. Bien que se tordant en tous sens, elle parait résister. J’observe plusieurs arbres couchés à seulement quelques mètres. Il est encore trop tôt pour sortir de mon refuge.

Lorsque finalement je perçois une accalmie, je sors pour constater les dégâts. De nombreux arbres jonchent le sol. Ma tente est incroyablement sortie indemne de ce test exceptionnel. Rapidement de nombreuses personnes du village voisins arrivent pour vérifier l’état du sinistre. Un engin de chantier commence déjà à déblayer les chemins encombrés de branches et d’arbres. Quelques abris, écrasés par des arbres déracinés, sont entièrement détruits.

Au cours de la nuit, je suis réveillé à deux reprises par la chute d’arbres fragilisés.

Le lendemain je traverse une campagne paisible. Ici, tout est à taille humaine. Les champs sont divisés en plusieurs parties. On y pratique une polyculture familiale. Du colza, de l’orge, du maïs, du tournesol, le tout sur la même parcelle. Aux abords des maisons se trouvent toujours un séchoir à maïs et un potager très entretenu.

Me voici à présent à quelques tours de roues de la frontière bosniaque que je devrais franchir demain.