De violentes averses.
17 septembre 2020
Chronique 4/2020 : Le mois d’après.
1 octobre 2020
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On m’annonçait une route effrayante où le danger guette à chaque mètre. Un itinéraire parmi les plus scabreux au monde. Le nombre de victimes ne cesse d’ailleurs d’augmenter, d’où son nom.  

En quittant Mocoa, je ne sais pas vraiment vers quel défi je me lance, d’autant qu’avec mon vertige, il vaudra mieux que je me colle à la paroi et évite de longer le précipice.

Finalement la pente s’avère bien moins ardue que je ne le pensais. Par contre l’état de la piste s’est sérieusement détérioré avec les pluies de ces derniers jours. Sur certaines portions la caillasse m’oblige à pousser et vu l’étroitesse de certains passages, il est compliqué de croiser un véhicule. Je suis systématiquement obligé de mettre pieds à terre. Je pousse sur quelques dizaines, voire centaines de mètres pour pouvoir repartir jusqu’au passage du prochain camion.

La montagne environnante est sauvage et extrêmement boisée. Des cascades embellissent le parcours. De temps à autres des traces d’éboulis plus ou moins récents soulignent le danger qui menace constamment les voyageurs. Des ouvriers travaillent avec des moyens dérisoires à l’entretien et à la sécurisation de certaines zones. Je passe une nuit à l’abri dans un poste de police abandonné car l’endroit menace de s’effondrer. La nuit suivante, je campe auprès d’une gargote où je me délecte d’une soupe gouteuse qui me restitue l’énergie délaissée en poussant mon vélo.

En définitive, « el trampolin de la muerte », est beaucoup moins impressionnant que je ne le pensais. Il est évident qu’en véhicule, bus ou camion, ce soit être bien plus spectaculaire car il est généralement impossible de s’y croiser, ce qui oblige à des manœuvres périlleuses. A vélo, mis à part le très mauvais état de la première partie, ce fût une immersion dans un univers beaucoup plus rustique.