Al Ula, joyau Saoudien.
28 mars 2025
Arrivée venteuse en Égypte.
16 avril 2025
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A peine ai-je effectué quelques tours de roues qu’avant ma sortie d’Al Ula, je m’arrête boire un café. Le Ramadan vient de prendre fin et je me réjouis à la vue d’une cafétéria ouverte. A l’intérieur, quelques hommes vêtus de leur Dishdasha d’un blanc immaculé, bavardent jovialement, visiblement ravis d’avoir terminé leur période de jeûne.

Une belle piste cyclable me conduit sur quelques kilomètres jusqu’au premier embranchement à partir duquel je prends la route qui va me mener plein ouest, jusqu’au bord de la mer Rouge.

Dès lors le vent me vient de face et ne me laisse aucun répit.

Tout à coup, un véhicule me frôle en quittant l’asphalte. Le conducteur, vraisemblablement distrait au téléphone, se rattrape aussitôt d’un brusque coup de volant. Après quelques mètres sur le sable durcit, il reprend sa route, probablement sans s’être aperçu de ma présence. J’ai eu chaud !

Plus loin, Raluca et Cristian, le sympathique couple d’architectes Roumains qui m’avait invité dans un restaurant d’Al Ula, me klaxonnent et s’arrêtent pour m’offrir de l’eau et des oranges. Nous combinons d’une nouvelle rencontre dans la ville de Duba où je dois embarquer pour l’Egypte.

En fin d’après-midi, une petite station-service m’offre l’opportunité de remplir mes réserves d’eau afin d’aller en quête d’un bivouac paisible. Ce soir, ce sera au cœur d’une zone extrêmement caillouteuse.

Alors que je m’alimente, quelques ânes « sauvages » paraissent intrigués par ma présence. Puis, après avoir satisfait leur curiosité, ceux-ci disparaissent derrière les collines avoisinantes.

Cette nuit, le ciel est en fête. Il est parsemé de millions de petits points lumineux. J’ai presque le sentiment de pouvoir toucher ces étoiles qui scintillent au-dessus de ma tête. Ce spectacle est à la fois magique et apaisant.

Au lever du jour, en savourant mon premier café, je constate que mon pneu arrière est dégonflé. Je débute donc la journée par la réparation de cette crevaison lente avant de plier mon campement.

Au fil des heures, le vent s’intensifie et soulève de la poussière. Contrairement à la période de Ramadan, les véhicules que je croise s’arrêtent plus fréquemment pour m’offrir de l’eau, des fruits ou des biscuits. Je passe devant un marché aux animaux où se trouvent quelques dromadaires. Puis j’atteins la bourgade de Béda à la sortie de laquelle je m’installe dans la cour d’un bâtiment abandonné. J’y suis protégé du vent et de la poussière qu’il charrie.

Mon regard est souvent attiré par des formations rocheuses qui attisent mon imagination et viennent rompre la monotonie. L’une me rappelle la tête d’E.T. Une autre m’évoque une tête de faucon.

Je suis littéralement porté par les incessantes bourrasques. Lorsque j’aperçois un gros nuage poussiéreux, je décide de m’abriter dans un local abandonné. Cela s’avère une bonne idée car dès lors plusieurs tempêtes de sables vont se succéder. Il n’y a que quelques mètres de visibilité. Bien qu’il soit encore tôt, je décide de rester sous cet abri laissant ainsi les éléments se déchainer.

Je progresse vers la Mer Rouge sur une route secondaire où quelques conducteurs de véhicules se défoulent imprudemment.

Soudain, la mer s’offre à ma vue, venant clôturer mon parcours dans le désert Saoudien. Je me dirige vers la ville de Duba afin de me renseigner sur la traversée jusqu’en Egypte. Dans une agence, on m’invite à revenir samedi pour acheter le billet du bateau qui partira dans la soirée de dimanche.

Raluca et Cristian, de passage en ville viennent à nouveau passer un moment avec moi. Nous mangeons un excellent poisson tout en partageant nos projets respectifs.

Je me balade vers la corniche et le petit port de pêche dominé par le château du roi Abdul Aziz. Au pied de celui-ci se trouvent quelques vestiges de la vieille ville.

J’échange avec de nombreux Yéménites, Pakistanais et Bangladais, venus ici pour le travail.

Dans quelques heures, le sol africain sera mon nouveau « terrain de jeu ». Je vais rouler sur ce continent riche en couleurs, pour la quatrième fois. Bien que mon dernier passage s’y soit terminé par un accident au Kenya qui a bien failli m’être fatal. C’est habité d’une grande impatience que je m’apprête à refouler son sol.