Bière fraiche, du rêve à la réalité.
12 octobre 2021En direction d’Asuncion.
27 octobre 2021Je dois me faire violence pour quitter Filadelfia, tant la chaleur cumulée à un vent brulant soulevant de gros nuages de poussières m’incitent à rester cloitré. Un commerçant me dit qu’il y a quelques jours, avec des amis, ils ont fait cuire un œuf sur le trottoir devant sa boutique. Espérons qu’à mon tour, la route ne me réserve pas le même effet !
En me levant, je constate qu’étrangement, la nuit retient son manteau obscur, résistant à la volonté du jour d’éclairer le paysage. Quelques personnes me déconseillent fortement de prendre le chemin de terre car la pluie arrive. Le vent s’intensifie, et les gros nuages noirs qui enveloppent la zone sont tellement bas que j’ai l’impression de pouvoir les toucher.
Soudain une grosse goutte montre la voie, suivie aussitôt de millions d’autres. Des bourrasques me fouettent le visage et la force soudaine du vent m’oblige à descendre de vélo. En quelques minutes, le bas-côté n’est plus que boue et immenses flaques. Aujourd’hui, pas de risque de déshydratation !
J’atteins enfin une station-service où je peux m’abriter. Mes vieilles sacoches n’étant plus étanches, mon ordinateur portable est mouillé. Je m’empresse de le faire sécher… ouf, il fonctionne toujours !
Cette pluie a rafraichi l’atmosphère et les jours suivants sont nettement plus agréables.
Des oiseaux nécrophages se délectent de menus variés. Les animaux écrasés ne manquent pas. Du Tatou, au caïman en passant même par un jaguar que je reconnais à son pelage.
Mais le bord de route me réserve une surprise. Je trouve un portefeuille. A l’intérieur deux permis de conduire dont celui de routier, une pièce d’identité, une carte de vaccination, deux cartes bancaires, 300000 Guaranis et 1 dollar. Je signale à un camionneur que je vais le déposer au prochain poste de Police. Il fait une photo afin de la mettre en ligne sur un site de routiers. Il prend une photo avec l’argent pour éviter que celui-ci ne s’égare pas dans les bureaux de la police.
Le lendemain, à Pozo Colorado, Eldo m’invite à l’anniversaire de Marlyz, sa sœur. Un excellent poisson du rio Paraguay et une succulente viande arrosée de bière pendant la cuisson afin qu’elle conserve tout son moelleux sont au menu. Le résultat est une petite merveille. Il y a même de la bière à volonté. Si l’on en juge aux arrêtes de poisson qui restent dans le plat, je ne suis pas le seul à avoir apprécié ce gueuleton.
En route vers Concepcion, je ne suis pas épargné par les nuages de poussières dus aux travaux en cours. Tout autour, les sols sont gorgés d’eau. Je vais à présent changer quelques pièces usées de mon vélo (Chaine, plateaux, pignons) puis aller à la découverte de cette ville située sur le bord du Fleuve Paraguay.