Sur les rives du Bosphore.
1 juillet 2024Au cœur de la Turquie.
18 juillet 2024Mes quelques jours passés à Istanbul furent une immersion dans cette mégalopole grouillante qui possède néanmoins un charme incontestable.
Alors que la foule ruissèle incessamment dans les rues, je me délecte d’instants « hors du temps » à siroter du thé à un coin de ruelle. J’adore ces moments durant lesquels le mouvement perpétuel qui m’entoure semble ne pas m’atteindre. Je parviens à m’apaiser au cœur même de cette frénésie. Cela doit être dû à cette magie stambouliote à laquelle je suis sensible.
Au consulat iraquien, on m’affirme que je n’ai nullement besoin de visa pour entrer dans le pays, ce dont je doute fort ayant de multiples informations contraires. Mais, malgré mes doutes et mon insistance, le personnel reste ferme et affirmatif…on verra bien dans quelques semaines.
J’obtiens également des informations précieuses concernant le visa iranien qu’il me parait donc possible d’obtenir dans quelques semaines.
C’est donc habité d’un bel optimisme que je quitte Istanbul en longeant dans un premier temps la rive européenne du Bosphore. Cette partie est visiblement plus riche. De splendides demeures en bois s’exhibent fièrement face à de nombreux yachts amarrés face à elles. Quelques véhicules hauts de gamme, principalement de marque allemande, circulent entre les deux. De jolies filles font leur jogging alors que quelques cyclistes, hommes en majorité, roulent par petites grappes de quatre ou cinq.
Je m’arrête boire un café sur une placette ombragée, histoire sans doute de quitter Istanbul en douceur. L’atmosphère y est sereine.
Quelques kilomètres plus au nord, vient enfin le moment de quitter le sol européen. Quelques minutes suffisent pour me propulser sur cet autre continent. Pour quelques jours, je vais donc longer les rives de la mer Noire.
A la sortie de Riva, j’aperçois un grand complexe hôtelier étonnamment abandonné. Face à la mer, cet ensemble de bâtiments était conçu pour recevoir foule de clients. Que s’est-il passé ? Personne ne parvient à me répondre. Je visite les lieux sans m’éterniser, malgré une légère envie de squatter une des chambres avec vue imprenable.
A quelques tours de roues, je rencontre une chanteuse turque vivant en France qui termine le tournage de son dernier clip. Son équipe de tournage m’informe que le propriétaire du fameux centre hôtelier voisin a fait faillite et n’a pas réussi à revendre. Depuis tout a été détérioré à l’intérieur, vitres cassées, murs tagués et cloisons défoncées. Après quelques photos, je poursuis ma route qui s’avère très accidentée, m’obligeant même parfois à pousser mon vélo.
En soirée, je dégote un campement improvisé de familles turques en vacances dans un bosquet face à une plage de galets. Alors que je m’installe, une famille m’invite aussitôt à boire le thé. S’en suit un repas composé de salade et poulet grillé. Excellent et bienvenu ! La communication s’avère difficile car personne ne parle anglais dans la famille. Ils viennent passer un mois en totale déconnexion car ici, aucun réseau ne passe. C’est une immersion dans la nature, parsemée de bonnes discussions.
Mais, ici comme ailleurs, je suis confronté au point noir de la Turquie. Les détritus jonchent le sol de toute part. Ces endroits enchanteurs sont recouverts de plastiques, papier hygiénique, canettes vides. Le bord des routes est généralement du même acabit…triste !
Les jours qui suivent sont aussi éprouvants. Il fait très chaud et les bosses successives me font transpirer à grosses gouttes. J’ai l’impression de me liquéfier. En plus des thé que l’on ne cesse de m’offrir, je bois des litres et des litres d’eau.
Qu’est-ce que ça va être le mois prochain ?
Puis les problèmes mécaniques refont surface. Ma chaîne est usée et ses sauts en pleine ascension ne sont pas vraiment les bienvenus. Dans la bourgade d’Agva, je parviens à la changer ainsi que la cassette qui me permet dorénavant de disposer d’un braquet plus adapté aux dures montées et au poids de mon vélo. Mais je dois changer l’axe de pédalier qui montre également des faiblesses. N’en n’ayant pas de rechange, il me faudra effectuer ce changement dans la prochaine ville.
La nuit suivante, je campe au bord d’une rivière dont la fraicheur de l’eau est plus que bienvenue pour une petite baignade. Malheureusement, au cœur de la nuit, une bande de chien ne trouve rien de mieux que de venir aboyer pendant près d’une heure au pied de ma tente.
J’arrive finalement à Sakarya, où Hakan (Hakan bisiklet), me change mon axe de pédalier qui était très sérieusement endommagé.
Me voilà prêt à poursuivre en espérant être tranquille pour un moment.