La claque de La Paz.
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Un horizon métamorphosé.
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Flâner à La Paz consiste avant tout à tenter de déchiffrer toute la complexité de l’histoire d’une cité, d’un Peuple et d’un pays.

La ville nous délivre par bribe, sous la forme de bâtiments coloniaux des informations sur son passé. Ce passé dont en ce 22 Août 2021, un rassemblement populaire rappelle qu’il y a exactement 50 ans, le colonel Hugo Banzer Suarez, prenait le pourvoir à la suite d’un coup d’Etat et instaurait une dictature fortement répressive.

Le présent m’est également conté à chacun de mes pas, côtoyant une population amène au possible, à l’image de ce qu’est le pays. Comme je l’avais vu à Oruro, de nombreuses personnes âgées aux regards emplis de fatalisme, mendient ou vendent quelques bonbons dont personne ne semble vouloir.

Puis, en levant les yeux, un aperçu du futur de La Paz me saute aux yeux en observant les téléphériques qui desservent les collines environnantes, désengorgeant quelque peu le trafic routier et facilitant les déplacements des gens des collines. Aujourd’hui la ville possède dix lignes de téléphériques. Chacune d’une couleur différente, les cabines se baladent dans le ciel de La Paz comme un arc en ciel venant colorer les pensées des boliviens et peut-être emplir leur cœur d’espoir.

En quittant la « casa de ciclistas » de La Paz, j’amorce une longue ascension qui va me mener à plus de 4600 mètres d’altitude. Mais avant ma sortie de ville, je croise des milliers de mineurs, qui manifestent pour améliorer leurs conditions de vie. L’impressionnant défilé s’étire sur plusieurs kilomètres.

Au terme de la montée, je file vers la bifurcation me menant à la célèbre « route de la mort ». Je campe à l’abri du vent, au début de ce chemin. La descente du lendemain m’apporte une poignée de degré supplémentaires plus que bienvenus ainsi qu’une explosion d’odeurs liée à la présence soudaine d’une végétation fournie dont j’avais presque oublié l’existence. Nul doute, je pénètre dorénavant dans une Bolivie bien différente de celle de l’Altiplano.

Mais cette descente se complique lorsqu’un éboulement m’oblige à effectuer six aller-retours pour acheminer mon vélo et la totalité de mon barda tout en faisant extrêmement attention à ne pas glisser dans le précipice.

Au terme de cette piste qui fut responsable de nombreuses morts, je me hisse sur un chemin en grande partie empierré jusqu’à la ville de Coroico où je suis rafraichi par une bonne averse, chose que je n’avais pas connu depuis plus de six mois. Dorénavant, je vais enfin pouvoir troquer mes vêtements chauds pour une tenue plus légère.