Un cycliste dans la brume.
12 mars 2020
Mon vélo se confine aussi.
21 mars 2020
Un cycliste dans la brume.
12 mars 2020
Mon vélo se confine aussi.
21 mars 2020

Je débute une longue ascension, lorsque tout à coup, un homme relativement jeune m’interpelle sur le bord de la route. Il a baissé son pantalon et m’expose son arrière-train en me lançant : « si tu veux il est à toi » !  Je lui réponds de se couvrir vite avant de prendre froid et poursuis amusé par cette scène qui est une première au cours de mes années de route.

Dans le village suivant c’est jour de marché. Il n’y a pas foule, loin de là. Je vais avaler une soupe dans une gargote qui parait avoir du succès. Soudain un homme s’approche et voilà qu’il urine à côté de moi. En fait l’urinoir est dans la salle juste à côté de la porte d’entrée et il n’est nullement isolé des tables voisines.

La troisième surprise de la journée me rappelle une actualité peu réjouissante. Après avoir essuyé un violent orage sur les hauteurs je décide d’entamer la descente. Les prés étant gorgés d’eau je poursuis jusqu’à la ville voisine où je décide de prendre une chambre. Le premier hôtel me refuse en raison de ma nationalité. Le second idem. Le troisième appelle la police qui contacte le centre de santé. Après de multiples questions un médecin m’autorise à y séjourner. Ce matin la personne à l’accueil avait visiblement peur de moi et se tenait à l’écart. Les mesures contre le coronavirus évoluent rapidement en Colombie également. Les frontières sont fermées. Je ne sais donc pas si je vais pouvoir sortir, même si je suis encore à des semaines de l’Equateur. Il y a quelques minutes le centre de santé m’a contacté via l’hôtel pour me dire qu’il est possible que je ne puisse pas quitter la province dans laquelle je me trouve.  

Ce fût décidemment une journée bien particulière. Je suis incapable de prévoir quoique ce soit pour les jours qui viennent. Mais pour moi rien n’est grave. Par contre en m’informant de la situation en Europe et en France en particulier, j’avoue que je me sens complètement dépassé et j’ai du mal à imaginer l’atmosphère qui doit y régner.

Je vous souhaite à tous beaucoup de courage pour la suite en espérant de tout cœur qu’on en finisse rapidement avec ce qui semble être un très mauvais rêve.  Ecrire ces lignes, me parait dès lors tellement dérisoire.

Une petite Finca avec un point de vue unique.
Je profite ‘dune pause pour me faire réparer deux chambres à air.