Au cœur des missions Jésuites du Paraguay.
16 novembre 2021
Le calendrier « Cyclonomade » 2022 est en vente.
24 novembre 2021
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Ma remontée vers Asuncion m’a permis de poursuivre mon immersion dans ce Paraguay qui parait tiraillé entre deux mondes. Celui de la poursuite effrénée du modernisme, s’engouffrant dans des excès dont de nombreux pays avant lui en ont subi les conséquences et celui d’un monde plus authentique, attaché a ses coutumes et son « terroir ».

Les silos à grains appartenant à des multinationales agroalimentaires étrangères qui colonisent toujours plus les terres paraguayennes et se préoccupent peu de la nature en utilisant des fertilisants toxiques sont toujours bien visibles. La quantité de soja génétiquement modifié cultivé au Paraguay ne cesse d’augmenter pour dépasser les 90%.

Mais simultanément, je rencontre des gens qui au travers de leur activité artisanales perpétuent un savoir que j’aime qualifier de plus « humain ».  

Je passe à Villa Florida où de belles plages de sable blanc donnent envie de se baigner dans le rio Tebicuary. Les pêcheurs sont de sortie suite aux récentes pluies qui ont entrainé une montée des rivières. Les pâturages sont également gorgés d’eau, attestant de la vigueur des derniers orages.

Je m’attarde devant des gargotes où l’on fait griller des saucisses dont l’appétissant fumet modère mon envie de pédaler mais accentue soudainement mon désir de me restaurer.

Plus loin, je passe devant plusieurs scieries et menuiseries. On ne peut ici parler de travail « acharné » tant les coupures pour la pause « Téréré » sont fréquentes.

Alors que je roule, un automobiliste ralenti et propose de m’inviter à manger dans le « comedor » suivant. Rubens est brésilien, tout comme le tenancier du restaurant. Nous discutons le temps du repas et c’est donc totalement régénéré que je poursuis mon étape.

A de nombreuses reprises des gens m’adressent leurs encouragements. Plusieurs s’arrêtent même pour discuter et connaître mon parcours. Décidément, du début à la fin de mon trajet paraguayen, les habitants se seront montrés d’une gentillesse extrême à mon égard. Certes, comme malheureusement dans de nombreux pays, la corruption est bien présente et le blanchiment d’argent monnaie courante. Mais qu’il est bon de croiser aussi des gens qui savent parler avec leur cœur.

Les habitations se font plus fréquentes et j’arrive finalement à Asuncion où je vais effectuer quelques démarches avant de franchir la frontière argentine.