
Les Felouques du Nil.
29 mai 2025
Abou Simbel.
3 juin 2025Au cours de ma dernière journée à Louxor, je visite le musée de la Momification. Je dois avouer que je m’attendais à un lieu plus riche et plus fourni. Non loin de là, j’aperçois, perché sur un arbre, un homme occupé à faire tomber quelques palmes qui pourraient blesser un passant, mieux vaut donc anticiper.
Je déambule le long du Nil et avant d’aller préparer mes affaires pour le lendemain matin.
Au moment de partir, je croise un Brésilien venu de Campinas pour un voyage en terre africaine. Nous discutons longuement et lorsque j’enfourche mon vélo, la chaleur se fait déjà bien sentir. Je m’attends à voir surgir d’un moment à l’autre, un véhicule de la Police. Finalement je n’en verrais pas de la journée. Aujourd’hui, pas besoin de ruser pour me soustraire à leur surveillance.
J’alterne vélo et petites pauses pour me réhydrater ou échanger quelques mots avec des vendeurs de fruits et légumes dont les étals sont installés dans de petits villages.
Je roule sur la rive orientale du Nil mais un peu avant Esna, je bifurque pour traverser le pont qui me mène en ville. Des chats et des chiens tentent de trouver en vain un peu de fraicheur. Certains profitent du sol qu’arrosent les commerçants désireux de ne pas être envahis par la poussière. Les chiens se plaisent dans la pellicule de boue qui en résulte. D’autres fouillent des tas d’ordures en quête d’un peu de nourriture. Chats et chiens ont ici le même régime alimentaire. J’aperçois des ânes au repos, mais « stationnés » avec leur attelage en plein soleil. Qu’ont-ils fait dans leur vie antérieure pour mériter un tel sort ?
Au centre-ville d’Esna, à l’arrière du temple de Khnoum, se déroulent toujours des fouilles. Il est évident que l’Egypte recèle encore pour longtemps de nombreux mystères dont certains seront résolus au fil des prochaines décennies. D’autres resteront probablement à jamais engloutis par les sables du désert.
Dans les ruelles voisines, je passe devant des bâtiments dont l’extrême fragilité constitue un danger. Des tas d’ordures y jonchent le sol.
Je longe ensuite un canal jusqu’à la petite ville d’Edfou où, arrivant tôt, je file immédiatement visiter le temple d’Horus, merveilleusement conservé.
Le soleil est brulant. J’entends un groupe de touristes français venus en calèches. Ils effectuent probablement une croisière sur le Nil et ce temple fait partie de leur programme. A la fin de la visite, je dégote un hôtel très bon marché mais aux chambres pouilleuses et à la salle de bain crasseuse à souhait. Même les murs sont immondes. Ce soir je dors sur mon sac à viande car les draps ne m’inspirent aucune confiance. Toutefois, l’air brassé par le vieux ventilateur, branlant et bruyant, me fait le plus grand bien.
Je quitte les lieux très tôt pour atteindre Assouan le jour même. Le Soudan étant fermé, mon parcours égyptien prend fin ici-même. Je déniche une petite chambre pas chère dans un quartier populaire de cette ville touristique. Ce sera mon « port d’attache » pour le temps des visites, des démarches pour la suite du parcours, pour le démontage du vélo et l’empaquetage de mon équipement. J’achète finalement un billet d’avion pour Addis Abeba (Ethiopie), avec l’inévitable douloureux supplément pour mon vélo et l’excèdent de bagages.
En attendant le départ, j’observe les Felouques aux voiles blanches voguant sur le bleu du fleuve. Je visite une carrière d’où étaient, entre autres, extraits les obélisques. On y découvre un obélisque inachevé en raison de quelques fissures qui sont malheureusement apparues avant son achèvement.
C’est donc en mini-bus que j’effectue un aller-retour à Abou Simbel pour y admirer les temples de Ramsès II et celui de Néfertari. Lorsqu’on se trouve devant ces imposants monuments, on a du mal à imaginer qu’entre 1964 et 1968, ceux-ci furent découpés en plus de 800 morceaux pour être ensuite reconstruits 65 mètres plus haut et éviter ainsi qu’ils ne soient à jamais engloutis par les eaux du lac Nasser.
La visite est un émerveillement constant, d’autant plus agréable que la foule n’est pas au rendez-vous.
Si autour d’Assouan les visites pourraient être nombreuses, il est clair que pour des raisons budgétaires je dois effectuer des choix. Cela d’autant plus que j’aurais bien aimé éviter ce vol à destination de l’Ethiopie.
Je gardais le mince espoir de pouvoir tenter la traversée du Soudan, malgré la guerre civile. Les autorités ont décidé pour moi et sans doute vaut-il mieux ainsi vu la situation de chaos extrême dans le pays voisin.
Ce Mardi 3 juin au soir, je prends donc l’avion pour Addis Abeba. Les températures devraient être bien plus agréables pour rouler dans ce pays que j’ai hâte de découvrir.














































