D’une rive à l’autre.
19 mai 2022
Comme un air d’Aveyron.
3 juin 2022
D’une rive à l’autre.
19 mai 2022
Comme un air d’Aveyron.
3 juin 2022

En préalable à ma remontée vers le nord du continent sudaméricain, j’effectue un crochet vers l’embouchure du rio Negro, à quelques tours de roues de la bourgade d’El Condor. Un fleuve qui se jette dans l’océan n’est jamais une banalité. C’est l’aboutissement d’un parcours plus ou moins long dans des zones variées. La mémoire du fleuve est enrichie de tout son parcours à travers montagnes et plaine, lorsqu’il se dilue dans l’immensité océanique.

Mais à El Condor, c’est un autre élément qui m’émerveille. L’endroit est en effet connu pour abriter la plus grande colonie de perroquets chamarrés au monde. On les voit partout. En vol, campant sur les câbles électriques, ou bien séjournant tout simplement dans les anfractuosités des falaises. Ils creusent dans les parois des cavités pouvant atteindre 3 mètres de profondeur. Le vacarme est assourdissant. Ils ne cessent de jacasser. Le plus souvent en couple, leurs bavardages sonorisent la cité d’El condor.

Je poursuis ensuite un peu plus au sud pour atteindre la Loberia, autre petit hameau abritant cette fois une grande colonie de loups de mer également très tapageurs. Décidément, on est très bavard dans la région !

A mon retour à Viedma, je suis invité à manger par Marcos, dans son restaurant situé au cœur de la ville. Dans notre conversation, Raine, sa sœur décédée il y a plus d’un an, est bien présente. En 2001, j’avais eu la chance de faire sa connaissance proche d’Ushuaïa et de l’avoir revue à deux reprises lors de mes autres passages en Argentine. Nous étions toujours en contact et elle m’enrichissait constamment de précieuses informations sur le pays. Elle avait une connaissance approfondie de ce pays qu’elle chérissait tant. Nous avions prévu de nous revoir, mais le destin en a malheureusement décidé autrement.

Un peu plus au nord, je franchis le rio Colorado à l’entrée de Pedro Luro. Ce moment est loin d’être anodin car il marque ma sortie de Patagonie. A cet instant je ressens un pincement au cœur. Est-ce un simple au revoir ou un authentique Adieu ? Seul l’avenir le dira. Il est cependant indéniable que cette région du monde m’a marqué de façon indélébile.