Louxor, suite.
23 mai 2025
De temple en temple.
29 mai 2025
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Encore quelques journées à tenter de ruser face à une police omniprésente. Il est évident que cela gâche une partie de ma traversée de l’Egypte. Certes je parviens, jusqu’à aujourd’hui, à me défaire de cette pseudo protection, mais avoir le sentiment d’être constamment suivi et épié, est aux antipodes de ma quête de liberté.

Tout se passe au moment du départ, lorsque j’effectue mes premiers tours de roues. Je dois dès lors faire preuve de vivacité afin d’emprunter des voies inaccessibles aux voitures. A ce moment-là, je ne me retourne surtout pas et ne réponds aucunement aux appels des agents. Je file vers ma liberté retrouvée.

Les degrés s’empilent sur l’Egypte. Le thermomètre monte rapidement vers les 40°, puis 42°, 45° et même 46°. Dans chaque village traversé, de nombreux distributeurs d’eau réfrigérée sont à la disposition de la population, ils font mon bonheur. Je bois des litres qui s’évaporent aussitôt. Je roule tranquillement, sans forcer outre mesure. A intervalles réguliers, je dégote quelques points ombragés afin de souffler quelques minutes. Lorsque je passe devant un café, je suscite l’incompréhension d’hommes munis de leur chicha, confortablement installés, ayant fui les rayons accablants.

Je me sens très proche de ces pauvres ânes qui passent leur existence à trimer sous le soleil, tractant parfois des charges impressionnantes.

Sur une portion de route, un véhicule de la police retrouve ma trace. Ils me déconseillent alors que sortir de cet itinéraire car me disent-ils, « la zone est dangereuse, il y a beaucoup d’armes dans les villages avoisinant ». Je flaire l’entourloupe et surtout leur volonté de ne plus me lâcher. Alors qu’ils sont à quelques dizaines de mètres devant moi, je quitte brusquement la chaussée pour un chemin de terre menant justement au village voisin. Là, je roule dans les ruelles en terre et passe devant des habitations dont l’intérieur semble en terre battue. Les gens sont assis à l’ombre devant leur maison ouverte. Ils me sourient, amusés et très étonnés de ma présence. Je ne lambine pas, car je veux échapper à la police. Les ruelles qui se succèdent me mènent jusqu’à un canal enjambé par une passerelle en bois que j’emprunte afin de me libérer définitivement de mes « chasseurs », tout du moins jusqu’à la prochaine ville.

La période qui suit va s’avérer riche en visite de sites historiques.

Ainsi, aux portes de Qena, se trouve le temple de Dandara dédié à la déesse Hathor, déesse de l’amour, de la maternité mais aussi de la joie et de la musique.

Malgré la chaleur assommante, je prends du plaisir à découvrir cet endroit extrêmement fourni en décorations. Que ce soit au temple principal où aux mammisis voisins (petites chapelles), la finesse des ornements est remarquable. Des murs extérieurs aux intérieurs, allant même jusqu’aux plafonds, rien ne laisse insensible. Chaque détail est une œuvre d’art ayant franchie les siècles.

Ces générations passées nous ont laissé des merveilles. Je crains bien que nous ne laissions pas autant d’admirables témoignages aux générations futures, hormis le plastique et l’ensemble des déchets qui en diront bien long sur notre superficialité et notre inconscience.

Mon étape suivante me mène à Louxor, lieu incontournable de cette traversée de l’Egypte.

Peu après mon départ, un véhicule de la police me suit de près. Après quelques centaines de mètres, je fais une halte pour boire un jus de canne à sucre. La police m’attend. Je repars pour bifurquer sur le premier chemin de terre qui se présente. A ma grande surprise les policiers suivent, soulevant un gros nuage de poussière. Soudain un simple sentier m’offre la libération tant espérée. Les agents sont bloqués et ne pourrons plus me rattraper. Je roule donc sur des sentiers et chemins jusqu’aux portes de Louxor.

Je consacre ma première journée à la visite du site de Karnak où de nombreux bus de touristes sont stationnés. Jusqu’à présent je n’avais jamais trouvé une telle foule.

En revanche, lors de ma visite du site voisin, le temple d’Amon, il y a beaucoup moins de visiteurs et le site est vraiment enchanteur. Celui-ci était relié à Karnak par une avenue bordée de sphinx, longue de trois kilomètres.

Devant l’entrée de ce site se trouve un obélisque d’une hauteur de 25 mètres. A l’origine, il y en avait deux, jusqu’à ce que Mohamed Ali, roi d’Egypte, en offrit un en 1831 à Louis Philippe de France. C’est celle qui se trouve sur la place de la Concorde à Paris.

Au cours des jours suivants je pars à la découverte de la vallée des rois où l’on a découvert jusqu’à aujourd’hui 62 tombes. Comme de nombreuses pyramides où se trouvaient les sépultures des Pharaons, étaient souvent pillées, ils recherchèrent un lieu plus éloigné.

C’est donc cette vallée qui eut la préférence des pharaons du Nouvel Empire.  Les scènes dessinées sur les murs de ces salles funéraires sont d’une grande beauté. Tout au long de la visite on a le sentiment de feuilleter un gigantesque livre d’illustrations.

L’heure de poursuivre ma route vers le sud est venue. Encore quelques jours de vélo sur le sol Egyptien avant de partir à la découverte d’autres terres.