Dialogue douloureux avec mon dos.
19 juillet 2022
Epilogue Argentin.
31 juillet 2022
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Au cours de mes précédents passages en Argentine, je n’avais encore jamais visité la ville de Rosario. J’en profite donc cette fois pour m’imprégner un peu de son atmosphère.

Je passe devant le lieu de naissance d’Ernesto Che Guevara, où une simple affiche signale l’endroit. L’appartement, situé au deuxième étage du bâtiment, est d’ailleurs fermé et en vente. Ma déambulation me mène ensuite au parc Yrigoyen, où se trouve une statue du Ché. Je dois bien reconnaitre que l’endroit est quelque peu tristounet et semble plutôt délaissé. Comme si la municipalité était partagée entre reconnaissance et oubli. D’ailleurs, des débats enflammés animent régulièrement le conseil municipal à ce sujet.

Il y a quelques années, je passais à La Higuera, village Bolivien où le Ché fut capturé et exécuté en 1967. Aujourd’hui, je parcours sa ville de naissance avec le sentiment d’avoir ainsi remonté la vie du révolutionnaire argentin.

En me rendant sur les rives du rio Parana, je passe devant « el Monumento Histórico Nacional a la Bandera » (monument national au drapeau),  édifié à l’endroit où le 27 février 1812, le général Manuel Belgrano a hissé pour la première fois le drapeau de l’Argentine.

A quelques pas de là fleurissent de nombreuses affiches dénonçant les violences faites aux femmes.

Comme à Buenos-Aires, de superbes bâtiments jalonnent mes balades tandis que de remarquables cafés m’accueillent pour d’agréables petites pauses. L’Argentine regorge de beautés, qu’elles soient naturelles, architecturales ou culturelles. Mais les cafés argentins enchantent toujours mes passages en ville.

En lisant les journaux et en discutant avec les gens, je ne peux que déplorer la dégradation de la situation économique du pays. L’inflation galopante a dépassé les 60% sur ces douze derniers mois. Depuis quelques semaines, celle-ci s’envole littéralement et laisse de nombreuses personnes dans des situations très précaires. Depuis mon premier passage dans ce pays, en 2001, je l’ai toujours connu en crise. Pourtant les richesses ne manquent pas. Le pays possède des réserves considérables de pétrole et de gaz. Il fait partie des plus gros producteurs de viande, de vin, de soja et de maïs au monde. Malgré cela le pays n’avance pas. D’après les gens que je croise, tout cela est en grande partie dû à une forte corruption. Le jour ou une vague de sincérité et de désintéressement touchera nos responsables politiques, nul doute que l’état du monde s’améliorera enfin.

C’est pour moi le moment de quitter Rosario. Je file vers le pont qui enjambe le rio Parana. De l’autre côté, des gendarmes m’arrêtent. Cette portion est en effet interdite aux cycles. Me voilà donc obligé, sous le regard attentif des agents, de charger mon vélo sur un camion jusqu’à la ville de Victoria située à une cinquantaine de kilomètres plus à l’Est.

La route est jonchée de cadavres de renardeaux tués par les automobilistes.

Le froid semble être définitivement resté derrière moi. Les températures deviennent à présent plus agréables. Il est fort probable que le short ressorte bientôt de mes sacoches.