Paisibles apparences.
28 octobre 2020
Chronique 5/2020 : Une autre Colombie.
16 novembre 2020
Paisibles apparences.
28 octobre 2020
Chronique 5/2020 : Une autre Colombie.
16 novembre 2020

La frontière équatorienne étant toujours fermée, je décide donc d’explorer la zone Pacifique du pays qui, le moins que l’on puisse dire, ne jouit pas d’une bonne réputation. Paramilitaires, trafic de drogue, règlements de compte entre bandes rivales, la zone est sérieusement gangrénée par une violence endémique.

Après trois jours de vélo, je viens d’atteindre la ville de Tumaco où j’ai le sentiment d’avoir remonté le temps, retrouvant l’époque d’avant covid. En effet, si dans l’ensemble du pays la population porte le masque, ici les visages sont bien visibles, ignorant totalement la pandémie qui touche la planète.

Au fil des kilomètres, l’évolution des paysages me donnaient le sentiment de changer de continent. Des montagnes, je suis passé aux plantations de palmiers à huile me rappelant l’île indonésienne de Sumatra. Les villages traversés s’étirent en longueur le long de la route. La population y est majoritairement noire et vit souvent dans des baraques en bois qui attestent une plus grande pauvreté.

Les gens m’alertent régulièrement sur l’insécurité de la zone, me gratifiant même parfois de récits particulièrement glaçants. Entre les villes de Ricaurte et Llorente, la forte présence militaire en dit long sur la situation. Lors de ma dernière nuit, deux détonations sont même venues perturber mon sommeil.

Néanmoins, je dois avouer que le plaisir de rouler, associé à la vue de visages souriants me permet de faire abstraction de tout sentiment d’insécurité.

Le voyage vient de reprendre soudain un petit parfum d’aventure.