Des villages bulgares moribonds.
16 juin 2024
Sur les rives du Bosphore.
1 juillet 2024
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En quittant Sofia, je roule un peu dans une banlieue truffée d’immeubles dénués de charme, d’une tristesse affligeante. On retrouve même ces constructions dans de nombreux villages. Parfois, quelques rares bâtiments ont bénéficié d’un « relooking » les rendant un peu plus agréables au regard.

Dans un bourg, deux hommes sont attablés avec la gérante d’une petite épicerie. Ivan qui fête aujourd’hui ses 55 ans, m’offre quelques biscuits dont la nappe chocolatée ne résiste pas à la chaleur ambiante.

 Je roule à nouveau sur des routes de campagne, profitant de l’ombre opportune de quelques arbres dont certains, fruitiers, me tendent généreusement prunes ou même cerises. En soirée, je cueille toujours quelques cèpes ; la nature est généreuse lorsqu’elle n’est pas malmenée.

Le ciel se couvre, le vent se lève soudainement me laissant toutefois le temps de planter ma tente avant un bon orage rafraichissant.

Le lendemain soir, j’éprouve quelques difficultés à dénicher un agréable lieu de bivouac. La végétation est trop touffue et l’herbe trop haute. Une clairière s’offre finalement à ma vue me promettant une nuit à venir paisible. Depuis quelques temps les températures sont en hausse et ma consommation d’eau devient beaucoup plus importante. Plusieurs voitures et motos me dépassent à des vitesses excessives et peu rassurantes. Ces véhicules vrombissants donnent l’impression d’atteindre leur limite et d’être constamment sur le point de perdre le contrôle.

Les moustiques quant à eux, sont à la fête. Ils se délectent immodérément de mon sang.

Viennent ensuite des champs de lavande qui embaument l’air. Depuis quelques années, la Bulgarie est d’ailleurs devenue le leader mondial d’essence de lavande.

En fin de journée je reprends un peu de hauteur. Mon objectif est d’aller voir une construction étrange, en forme de soucoupe volante qui servait de salle de congrès au parti communiste bulgare. Je m’arrête néanmoins à quelques kilomètres du sommet où je plante ma tente sur un petit coin d’herbe en lisière de bois. Un véhicule passe et le chauffeur m’ayant remarqué, opère un demi-tour pour m’informer de la présence d’ours dans le secteur. Il m’assure avoir entendu des grognements, proche d’ici. Trop tard ; je viens de cuisiner à côté de la tente et je n’ai aucune envie de me déplacer. J’espère juste que ces braves plantigrades trouvent suffisamment de nourriture dans la nature environnante.

Je m’empresse au petit matin de démonter mon campement pour terminer l’ascension et visiter enfin le fameux site de Bouzloudja.  Soudain, je distingue son imposante silhouette qui du haut de ses 1441 mètres domine la région. Encore quelques tours de roue et me voilà au pied de cet édifice, vraiment spectaculaire. Inauguré en 1981, il fut abandonné lors de la chute du régime communiste en 1989.  Son délabrement semble inéluctable car les autorités, désireuses de tirer un trait sur ce passé, délaissent totalement ce bâtiment. J’avais espoir de pouvoir entrer à l’intérieur pour y faire des images mais un garde interdit son accès afin d’éviter tout accident. Le toit se transforme peu à peu en passoire et de l’eau reste stockée à l’intérieur. Le point de vue est exceptionnel. Je traîne dans les parages, reluquant le « vaisseau » sous tous ces angles. Une page d’histoire de la Bulgarie s’est tournée mais il est regrettable que l’oubli soit l’unique perspective de cette construction.

J’amorce enfin la longue et agréable descente qui va me conduire à Kazanlak, ville située à l’extrémité orientale de la vallée des roses. On y cultive la fameuse rose de Damas dont on exporte l’essence, l’huile et l’eau. Un grand festival de la rose se tient d’ailleurs chaque année au début du mois de juin.

Je lambine finalement dans les environs et j’en profite avant de quitter le pays, pour satisfaire quelques recherches d’informations concernant les visas des pays qui succèderont à la Turquie, prochain pays de ma route.

Les frais de visas et l’obligation de séjourner dans des villes le temps de l’attente vont venir plomber un peu mon budget et surtout m’enquiquiner en formalités qui ne sont vraiment pas ma tasse de thé. L’itinérance c’est aussi cela.