Ravissement sans cesse renouvelé.
17 septembre 2024
Oscillation des sentiments.
2 octobre 2024
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En quittant Kashan, le paysage offert s’avère relativement monotone. Mon regard s’accroche toutefois à quelques lointains rochers aux silhouettes variées. J’emprunte une route à faible circulation. Soudain, face à moi, une voiture de police ralentit et son conducteur me fait signe de m’arrêter. Le véhicule opère alors un demi-tour et se porte à ma hauteur. Deux agents en descendent et contrôlent mon passeport. Ils font également allusion à mon appareil photo dont ils souhaitent vérifier les clichés réalisés. Finalement, au fil de la conversation, ils oublient mes photos, que je ne m’empressais nullement de montrer, bien qu’il n’y ait rien de compromettant. Je me trouve dans une zone militaire où il est interdit de s’arrêter et de prendre des photos. Ce sera encore le cas sur les cinq prochains kilomètres. J’apprendrais à Ispahan qu’un centre nucléaire se trouve dans la zone, ce qui explique ce contrôle policier. Les deux fonctionnaires se sont avérés très sympathiques et la discussion s’est rapidement portée sur mon voyage à vélo.

Une bonne vingtaine de kilomètres plus loin, un autre véhicule s’immobilise. Un jeune couple en descend pour m’offrir une bouteille d’eau ainsi qu’un morceau de sandwich. Ils rentrent chez eux dans la ville de Bandar Abbas.

Je traverse une zone dépeuplée lorsque j’aperçois enfin un petit commerce, à la croisée de deux routes. Je vais y faire une halte prolongée.  En me voyant arriver, une femme qui déguste une glace, retourne illico en acheter une seconde pour me l’offrir.

A la sortie de la ville de Natanz, je reprends un peu de hauteur pour camper dans un lieu paisible, agréablement rafraichi par une brise opportune.

Le lendemain, je passe devant une mosquée (Sultan Hussein), éminent lieu de pèlerinage. Quelques familles ayant passé la nuit dans le parc voisin, démontent tranquillement leur toile de tente.

Un peu plus loin, je suis enthousiasmé par les ruines d’une forteresse. J’adore me balader au cœur de ces lieux chargés d’histoire. Je n’obtiens aucune information sur l’endroit, ce qui l’entoure d’une part de mystère et accentue à mes yeux son magnétisme. Plus tard, c’est un petit écrin de verdure qui m’accueille pour une petite pause casse-croute. En m’apercevant, un couple stoppe et m’apporte quelques fruits et de l’eau avant de poursuivre leur route vers la prochaine ville. Ce soir, je dors dans le parc attenant à une mosquée d’Habibabad.

Le lendemain, j’arrive enfin à Ispahan, troisième ville d’Iran par son importance. Elle est surtout connue pour la beauté de son architecture persane et la finesse de son art. La place Naghch-e Djahan, est l’une des attractions de cette merveille du Moyen-Orient. La ville, verdoyante, offre un contraste saisissant avec les déserts environnants. Le Zayandeh Roud, rivière qui passe au cœur de la ville, ne coule malheureusement plus qu’un mois par an. Son eau est utilisée pour l’irrigation de cultures, l’approvisionnement de quelques autres villes et comme me le disait un habitant, pour les besoins de quelques entreprises métallurgiques implantées dans le désert,  « une absurdité » insite-t-il. Les splendides ponts qui enjambent le lit de cette rivière se sentent un peu orphelins d’un élément qui était à la fois leur raison d’être et accentuait noblement leur éclat.

Je profite de cet arrêt pour effectuer quelques réglages à mon vélo et surtout un bon nettoyage. C’est également ici que je dois faire un choix.

Le choix.

Depuis plusieurs semaines, je songe à la suite de mon parcours et aux différents itinéraires qui peuvent s’offrir à moi. Chacun possède des attraits indéniables mais également quelques inconvénients de plus ou moins grande importance.

Je pensais poursuivre vers l’Est, jusqu’à Zahedan et franchir la frontière pakistanaise pour ensuite me diriger vers l’Inde. Si l’obtention du visa pakistanais parait tout à fait réalisable, un inconvénient de taille se présente à moi. En effet, d’après plusieurs témoignages, une escorte policière est obligatoire. Cela a duré pour certains, une dizaine de jours et pour d’autres s’est prolongé sur une grande partie du territoire. Cette optique ne me réjouit guère car je serais alors privé de ma liberté de choix de route et de mes lieux de bivouacs. Puis mon désir de passer du temps avec les autochtones serait très limité, vu la présence policière, perspective peu réjouissante. Je devrais ensuite séjourner une bonne quinzaine de jours, peut-être plus, à Islamabad pour obtenir un visa indien qui me permette de franchir la frontière terrestre. Des coûts supplémentaires en vue et beaucoup d’incertitude sur ceux-ci, ce qui en ce moment ne m’est pas vraiment possible, d’autant qu’après l’Inde, il me faudrait opter pour une liaison aérienne.

J’opte donc pour une montée vers le nord de l’Iran puis vers l’Ouest, afin de me diriger vers l’Arménie puis la Géorgie, d’où plusieurs options seront possibles. L’inconvénient va en revanche venir de l’hiver qui compliquera ma progression. J’adapterais donc ma route en fonction de mes capacités à affronter certaines conditions climatiques et à l’obtention d’autres visas.

Je souhaite pour l’instant éviter de prendre un vol, trop couteux et pas vraiment indispensable. Puis je dois garder en tête que si ma maison gersoise n’est toujours pas vendue dans le courant de l’année à venir, je me verrais alors dans l’obligation d’interrompre ma route et de prendre un avion pour rentrer en France et ce, où que je sois ; option qui ne me réjouit guère.

Calendrier 2025.

D’ici peu, le nouveau calendrier cyclonomade va vous être proposé. Il sera possible de se le procurer comme d’habitude, ainsi qu’en effectuant un achat en ligne. Tout cela vous sera détaillé en temps voulu.