Plombé par l’histoire.
31 mai 2024
Des villages bulgares moribonds.
16 juin 2024
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Avant mon entrée en Serbie, je passe une journée dans la ville de Tuzla. Durant ma traversée de la Bosnie, j’ai le sentiment tenace de feuilleter des pages d’histoire chargées de souffrances et tachées de sang. Toutes les tensions ont-elles vraiment disparues ou bien est-ce juste une apparence trompeuse ?

Bien qu’Eldin me certifie que dans le pays, tous se considèrent bosniaque, il ne parvient pas vraiment à me convaincre. D’ailleurs, juste à côté, j’observe deux hommes nous prêtant une oreille attentive dont l’expression du visage trahit leur scepticisme quant à l’affirmation d’Eldin. L’avenir passe certainement par la jeunesse, laissant ainsi le temps faire son œuvre d’apaisement en espérant surtout qu’aucune des parties ne tombe sous la férule de nationalistes avides de pouvoir.

Sur une place de la ville, des jeunes boivent des bières et mangent des glaces au son de musique internationale. D’autres fument des narguilés…Tuzla vit.

Je franchis finalement la frontière serbe au niveau de Mali Zvornik. S’en suivent alors des kilomètres sur la rive droite de la Drina, magnifique rivière se faufilant entre les collines boisées environnantes.

Un homme vend quelques cèpes sur le bas-côté de la route. Il me fait comprendre que la saison débute ; information bienvenue qui va me garantir quelques repas améliorés au cours des bivouacs suivants. Il me suffit alors de pénétrer quelques minutes dans un bois pour en ressortir avec deux ou trois spécimens qui suffisent au bonheur de mes papilles gustatives.

La Drina m’assure de délicieux campements. J’y bénéficie du calme de la nature ainsi que de savoureux bains revigorants.

Lorsque j’arrive à Bajina Basta, je suis séduit par la vue d’une maisonnette sur un petit îlot. La « maison de la Drina » est devenu un symbole de la ville.

Puis des routes de campagne sinueuses dans des paysages pittoresques m’accueillent.  Le retour du soleil, la montée soudaine des températures et le profil accidenté provoquent une forte sudation.

Autour de moi quelques faucheuses montées à l’arrière de petits tracteurs sont en activité. Des meules de foins trônent dans les prés ou aux abords des fermes. La Serbie reste fidèle à sa longue tradition agricole. Le foin ainsi stocké sert aux animaux de la ferme. J’avais lu il y a quelques années que stocké de la sorte, c’est-à-dire non pressé, il permettait une meilleure conservation des valeurs nutritives.

J’adore traverser ces campagnes non étouffées par la sur-mécanisation agricole. Cela permet de voir des gens actifs dans les champs, des agriculteurs qui touchent encore la terre de leurs mains. J’aime ce modèle agricole qui maintient les campagnes en vie et assure une alimentation plus saine. En cela la Serbie me comble.

Le bord des routes me fournit également de délicieuses prunes, dessert bienvenu après mes poêlées de cèpes. Quelques sources naturelles connaissent un franc succès. J’y trouve des gens munis d’un stock de bouteilles faire le plein d’une eau délicieusement fraiche et surtout non polluée. J’en profite pour me ravigoter et remplir mes bidons.

Je passe également devant le remarquable mémorial de Kadinjaca, dédié aux combattants partisans du bataillon ouvrier d’Uzice, tués le 29 novembre 1941 lors de violents combats contre l’occupation Nazie.

Mon « cyclo-vagabondage » me mène aujourd’hui aux portes de la Bulgarie, pays que je vais donc traverser pour la quatrième fois.