Exquise parenthèse en pleine Pampa.
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Les généreux pompiers volontaires argentins.
27 juin 2022
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Mes roues m’entrainent au cœur de paysages herbeux, balayés par des vents tournants, d’une fraicheur désagréablement pénétrante.

Parfois, un renardeau traverse furtivement le ruban bitumé, me régalant ainsi de son espièglerie.

Je me détourne vers Carhué, afin d’aller, sept kilomètres plus au nord, à Villa Epecuén. L’ancienne station thermale est située au bord de la lagune du même nom, dont le taux de salinité est comparable à celui de la Mer Morte.

Le 10 Novembre 1985 la cité fut entièrement submergée par une crue poussant les 1500 habitants à s’enfuir.

La ville a été recouverte d’eau salée pendant une vingtaine d’années. Puis, peu à peu, l’évaporation de l’eau a permis à cette ville fantôme de réapparaitre.

Déambuler aujourd’hui au milieu des décombres, donne l’impression de traverser une ville détruite par un bombardement, un sentiment de fin du monde. L’excursion est en tout point saisissante. L’eau se maintient encore dans quelques bouts de ruelles où des arbres pétrifiés accentuent le côté envoûtant du lieu.

Je poursuis ensuite vers Guamini et emprunte pour cela une portion de la route 33, véritable enfer pour cyclistes, à moins d’être suicidaire. Le nombre de camions y est effarant. Deux files quasi ininterrompues se croisent et visiblement ma présence les dérange grandement. Je ne cesse de bondir hors du bitume sous l’insistance d’avertisseurs tonitruants. Je souffle un bon coup puis tente une nouvelle avancée de quelques centaines de mètres avant de décamper à nouveau. Cette portion de 16 kilomètres est sans aucun doute la plus périlleuse que j’ai empruntée depuis mon entrée en Argentine.

Puis j’atteins Huanguelen, où m’attend Liliana que je n’ai jamais rencontrée et qui suit mon parcours depuis plusieurs années. La réception est chaleureuse. Sa merveilleuse famille, d’une extrême gentillesse, me comble d’attentions. Les discussions vont bon train, mais le temps passe vite et la route m’appelle. Liliana et Santi, m’accompagnent alors sur quelques kilomètres.

Me revoilà seul sur la route venteuse, le cœur comblé par la chaleur de ces beaux moments de partage.