Erzurum
22 décembre 2024Moments difficiles.
28 décembre 2024Le soleil daigne enfin dévoiler ses rayons, certes timides, mais tellement prometteurs. Je quitte donc Kars habité d’un optimisme quelque peu excessif, qui va s’atténuer au fil des kilomètres. Rapidement un vent glacial se lève et vient me gifler sans relâche. Le soleil se cache peu à peu derrière un voile brumeux, préambule d’un nouvel épisode neigeux.
Je suis plutôt anxieux quant à la nuit qui s’annonce.
Je me détourne finalement vers une bourgade un peu à l’écart de la route principale dans l’espoir de trouver un endroit où boire un café au chaud. Rapidement la chaussée devient dangereusement glissante. Je descends de vélo et arpente la rue principale en poussant mon fidèle destrier. Soudain, une voiture s’arrête et l’un des deux hommes à bord, me demande d’où je viens. Puis, dans un excellent français, il m’invite à boire un café à quelques pas de là.
Celal est marié à une Française et vit avec sa famille à Istanbul. Nous faisons connaissance. Avec son cousin, ils me proposent de loger dans un centre d’hébergement pour professeurs, nettement moins cher qu’un hôtel. L’endroit est tout proche et une fois surplace, non seulement ils me paient une chambre mais ils commandent également un repas qu’ils me font livrer ici-même.
Quel retournement de situation ! Alors que la perspective d’une nuit glacée ne me réjouissait guère, voilà que je passe la nuit au chaud après avoir avalé un bon repas reconstituant. Je ne sais pas si les gens réalisent à quel point leur générosité est touchante et salutaire.
Le lendemain matin j’ai rendez-vous dans un café avec Celal pour le petit-déjeuner. Puis vient l’heure de faire tourner les roues. Cette fois le soleil rayonnera toute la journée. Le froid est alors bien plus supportable et le moral s’en trouve ragaillardi.
En avançant, je constate que la couche de neige semble s’épaissir. Soudain, mon regard s’attarde sur une marque sombre au cœur de cet univers blanc. Il s’agit d’un renard absolument immobile. Je stoppe, retire mes deux paires de gants afin d’ouvrir ma sacoche de guidon pour en extraire mon appareil photo. A cet instant, le goupil prend la poudre d’escampette, ne me laissant malheureusement pas le temps d’immortaliser sa belle présence.
Je poursuis ma route jusqu’à Erzurum où je dois séjourner le temps de récupérer mon visa iranien. Je ne sais pas combien de jours je vais devoir attendre, mais la chaleur d’une chambre m’est extrêmement appréciable.
Je me balade jusqu’à la forteresse qui domine la ville afin de bénéficier d’un point de vue unique sur les environs. Je déambule dans le centre avec une extrême prudence car les trottoirs sont souvent recouverts d’une couche de glace, les transformant en véritable patinoire. Mon manque d’aisance sur ce revêtement est vraiment flagrant. Je profite de cet arrêt prolongé pour laver l’ensemble de mes vêtements ; ils en avaient bien besoin !
Au moment où j’écris ces lignes, la température s’est un peu radoucie et la neige refait son apparition.
Je vous souhaite à tous de passer d’excellentes fêtes de fin d’année en famille ou avec des amis, dans la joie et la bonne humeur.
PS : Pour ceux qui le souhaitent, des calendriers sont encore disponibles.