Au nord de l’Uruguay.
14 août 2022Brésil en vue !
26 août 2022En roulant vers Minas de Corrales, je passe une journée menacé par un rideau de nuages noirs qui semblent me poursuivre. Tel un avertissement, j’entends le tonnerre gronder à intervalles réguliers. Un œil sur la route, l’autre sur les nuages, je progresse, sans cesse secoué par de violentes bourrasques.
Je campe sur les hauteurs de la ville après deux bonnes averses. Si ce n’était le poids de mes bagages, bien calés à l’abri de ma tente, nul doute que celle-ci se serait envolée, tant Eole fulmine tout au long de la nuit.
Au réveil, le dieu des vents s’étant semble-t-il assoupi, je profite d’une splendide journée pour rouler au cœur d’une zone aurifère.
Minas de Corrales est née en 1878, avec l’installation dans la région de la « Compagnie Française des Mines d’Or d’Uruguay ».
La mine de San Gregorio, située à quelques kilomètres de la bourgade, a été exploitée entre 1879 et 1939. En 2000 son activité a été relancée mais depuis environ trois ans, celle-ci a cessé.
Ne pouvant entrer dans la zone, je me contente de la contourner avant de poursuivre vers une autre attraction de la région : les ruines du barrage de Cuñapirú. C’était le premier de tout le continent américain. Il fournissait de l’électricité pour l’exploitation minière et alimentait même la ville de Minas de Corrales jusqu’en 1970. On traitait ici-même les minerais des gisements de San Gregorio et de Santa Ernestina. Au final, l’or ressortait d’ici en lingots.
Malgré une visite minutieuse, je n’ai constaté aucun oubli surplace. Le soleil m’accompagne ensuite vers Tacuarembo avant que le vent glacial ne vienne une nouvelle fois me chahuter.
Me voici aujourd’hui à San Gregorio de Polanco, sur le bord du réservoir de Rincón del Bonete. La ville très prisée en période estivale est actuellement très calme. Une douceur de vivre règne dans cette cité enjolivée par une multitude de peintures, réalisées sur les murs des maisons et des bâtiments publics par des artistes internationaux. C’est d’ailleurs le seul musée à ciel ouvert d’arts visuels en Amérique latine. Ma journée d’aujourd’hui va être consacrée à la découverte de ces fresques dont je n’ai eu pour l’instant qu’un rapide aperçu…une petite lessive est également au programme.