Je dois me faire vieux. Je supporte de moins en moins le froid et son humidité pénétrante. J’ai tous les jours l’impression d’être glacé jusqu’aux os. Si je m’habille peu, j’ai froid…Si je rajoute une couche supplémentaire, je transpire en pédalant et dès la première pause, mon corps se refroidit aussitôt.

J’avance sans trouver beaucoup d’intérêt dans l’uniformité du paysage et tente alors d’orienter mes pensées vers d’autres univers, bien plus cléments. J’essaie de ne plus vraiment être dans « l’ici et maintenant » si cher à Epicure.

Par chance, je trouve souvent un accueil chaleureux dans des casernes de pompiers volontaires. Je peux m’y doucher et y dormir au chaud. Ces casernes disposent généralement d’un dortoir destiné à loger des personnes sinistrées, d’autres pompiers venus en renfort, ou des voyageurs comme moi, à la recherche d’un abri pour la nuit. Je peux même y utiliser la cuisine !

Ces derniers jours, j’ai pu rompre un peu la monotonie en passant par Tandil, ville située sur un petit relief montagneux qui permet de disposer de nombreux points de vue remarquables sur la cité. On y trouve d’excellents fromages et salamis, produits dans les fermes des environs.

Dans les villages traversés, je m’amuse souvent du comportement des chiens de rues qui choisissent eux-mêmes leur domicile. Leur regard parait une invite à une caresse amicale. Je me fais ainsi pleins d’amis à quatre pattes.

Puis, à Las Flores, mon ordinateur fait des siennes. Heureusement pour moi, Gaston me dépanne et me permet donc de continuer à communiquer avec vous.