Un petit bond pour une dose.
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L’irrésistible attraction d’une rivière.
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Depuis mon passage à Los Andes, je fais route vers le nord. Conscient d’aller dans des territoires plus arides et donc moins peuplés, je reste optimiste quant à la qualité et la force des rencontres qui m’y attendent, comme c’est généralement le cas dans les zones désertiques.

Malheureusement, c’était sans compter sur l’extension des secteurs en quarantaine. Du coup, je quitte mes bivouacs isolés pour sillonner des routes et pistes dont le mutisme n’est interrompu que par les gémissements du vent. L’ombre des épineux adoucit une petite pause avant de repartir converser avec moi-même.

La quarantaine transforme les bourgades en villages fantômes. Juste le temps de dénicher une épicerie « entrouverte » pour quelques provisions et échanger quelques mots précieux, puis me revoilà sur la route désespérément silencieuse. Heureusement, mes bivouacs me permettent de converser avec les étoiles qui semblent m’envelopper d’un voile de sérénité.

Cette nuit, alors que je dormais dans des vestiaires de foot à l’abandon, c’est la terre qui m’a parlé. Un grand rugissement sorti de ses entrailles a précédé un tremblement de quelques secondes, puis tout est rentré dans l’ordre sans aucun dégât apparent. Lors de mes passages dans les villages aux rues dépeuplées, j’appréhende d’y être contrôlé et immobilisé, mais pour le moment ça roule…dans le silence.