L’espérance en lambeau.
14 avril 2021
Deuxième dose.
26 avril 2021
L’espérance en lambeau.
14 avril 2021
Deuxième dose.
26 avril 2021

Comment ne pas se demander ce qui peut pousser à continuer la route dans de telles conditions ? Peut-être la splendeur de certains paysages ? Ou bien, le sentiment de survivance dans un monde malade ? Ou encore est-ce la fraicheur et la profondeur de certaines rencontres, bien que rares et trop éphémères en cette période ?

Depuis plusieurs mois, je ressens une carence de contacts réels avec les populations. L’espèce humaine parait avoir soudain déserté la planète. Je désire pouvoir dialoguer librement, avec comme seul risque la contagion d’une discussion passionnée.

Les rues désertes des rares villages que je traverse me pèsent. Lorsque j’arrive dans une ville plus importante, je dois me montrer le plus discret possible. J’ai le sentiment d’être dans la plus grave des illégalités alors que je ne fais que nomadiser.

A Caldera, les services sanitaires m’ont envoyé aux « carabineros » afin de disposer d’un permis spécial. Mais ceux-ci n’en avaient aucun pour mon cas et lorsque je leur ai demandé que faire, s’en est suivi un grand silence… que j’ai interrompu en demandant : « je continue comme ça alors ?… Nouveau silence… « Au revoir messieurs » ai-je prononcé en guise de conclusion et j’ai repris la route sentant les « carabineros » soulagés de mon départ. J’ai la désagréable sensation d’être en fuite permanente…

Heureusement, à la sortie d’un hameau désert, un homme m’interpelle. Juan, vit dans un bus face à l’océan. Il vient de le transformer en logement. Sa petite table installée devant le pare-brise, face à l’immensité océanique est une petite merveille inspirante, tant le sentiment de liberté et de Paix y est grandissime. Si on me donnait à choisir entre une splendide maison et ce bus, le choix de cette vieille carlingue serait immédiat. Juan est un artiste qui a trouvé son paradis.

Le lendemain, je dégote une petite épicerie « entrouverte ». J’y fais quelques achats avant de regagner la solitude du désert. Mais, au moment de partir, Dona Miriam me propose de manger à sa table. Elle vit dans cette maison de bois, sur un terrain qu’elle a, comme tous ses voisins, squattés il y a plus de 20 ans. Par la fenêtre on distingue également l’immensité océanique.

Heureusement pour moi, ces deux rencontres me permettent de trouver encore un intérêt à cette itinérance. Tout comme la splendeur des panoramas qui se renouvellent devant mon guidon.